[Guèlèdè suite et fin]

Cette fête de masques guèlèdè faisant suite à des  funérailles, certains à cette occasion étaient plus spécifiquement en rapport avec la mort. C’est une manière de la  relativiser, de la dédramatiser et de la tenir un peu à distance. Ce masque est (pour moi) plus impressionnant que les autres, c’est le masque de la mort même :Voici également un masque représentant deux fossoyeurs en train de creuser la tombe du défunt en attente d’être enseveli.Deux autres masques pas forcément directement liés à la mort (quoique ?), un vieux père avec ses jumeaux, (les jumeaux ont en Afrique un statut très particulier, lorsque l’un meurt, son effigie en statuette continue à partager la vie quotidienne de la famille, j’essaierai de vous en reparler plus tard, lorsque je serai mieux documentée),

et le dieu du tonnerre.

Là, il était déjà entre 3 et 4h du matin.

A la fin, vers les 5h environ, est apparue la « reine » de tous les fétiches, celle qui les domine tous. Elle (en fait sous le masque on est bien d’accord c’est un homme, hein) ne se montre que dans l’obscurité quasi totale, en dehors de la faible lueur d’un seul petit néon bien voilé, interdiction de brandir une torche ou une autre source lumineuse sous peine d’être frappé de mort dans les heures ou les jours qui suivent. Autant vous dire qu’il était hors de question de prendre en photo cette apparition fantomatique, revêtue d’une longue traîne blanche, et qui est passée lentement parmi les assistants agenouillés avant de rentrer dans sa maison interdite aux profanes.

Ce moment était assez impressionnant aussi, mais j’étais trop entourée de bienveillance et terrassée de fatigue pour avoir vraiment peur. Je suis partie me coucher vingt minutes après, à bout de résistance, mais la fête s’est poursuivie encore un peu.