Le 1er août, date de la fête de l’indépendance du Bénin, a été pluvieux, faisant tomber à l’eau (haha) les festivités prévues, et ce n’est pas la seule déconvenue que de nombreux Béninois ont eu à affronter: la promulgation d’un arrêté rendant (une fois de plus) le port du casque obligatoire à moto (une tentative en 2011 s’était soldée par un rapide passage aux oubliettes après une ou deux semaines d’observance par une minorité de la population) crée la controverse. Si personnellement, je juge plus qu’ utile une telle mesure, la vue de motocyclistes sans casques me laissant toujours la chair de poule surtout quand il s’agit de bébés portés au dos, j’avoue que sa mise en place n’est pas des mieux pensées : c’est la majorité de la population qui se déplace en moto ou en zem à Cotonou, n’ayant pas les moyens de faire autrement. Toutes ces personnes n’ont évidemment pas non plus les moyens de s’acheter du jour (de l’arrêté) au lendemain (début de la répression des contrevenants) un (bon et sûr) casque par personne.
C’est ce que montre avec humour un certain nombre d’images circulant en ce moment sur les réseaux sociaux, illustrant une inventivité pas toujours si éloignée que ça de la réalité, pour contourner le problème. J’aime bien ces deux photos qu’on m’a transmises (je n’ai malheureusement pas la source de celles-ci ni n’ai pu en prendre moi-même):
Blague à part, ça ne règle pas le problème des bébés que leur maman transportent, ne pouvant pas les laisser seuls à la maison (inutile de vous expliquer qu’ici le « mode de garde » des bébés n’a rien à voir avec ceux en usage en France, c’est tout simplement un concept inexistant pour une part de la population faute de moyens là encore)…
Il se murmure gronde d’ailleurs que le zèle impitoyable (avec ou sans préfixe) et impopulaire (là le préfixe s’impose) de la police pour faire appliquer cette mesure risque de la rendre tout à fait contre-productive voire explosive, comme en témoigne par exemple cet article – toutes critiquables que soient la « rigueur » et la finesse de son analyse (bon courage pour la lecture)… Autres articles ici et là.
En tout cas, parmi les réformes à mener au Bénin, celle de la conduite (au propre et au figuré) des usagers de la route est en effet un vaste chantier (ah oui tiens au fait, les casques de chantier en guise de casque de moto c’est du déjà vu de mes propres yeux), car j’avais oublié en 6 mois d’absence à quel point, même si c’est dur à écrire, on est ici au pays des chauffards (non respect du code de la route à tous les coins de rue et ignorance totale des piétons).
A part ça, aux nouvelles de ce soir, il se murmure aussi par la bande que la fièvre Ebola aurait fait son entrée au Bénin, avec un cas (nigérian) à Porto Novo et 4 cas suspects au CNHU de Cotonou. Sinon tout va bien, et vous ?
Eyi zaandè…
J’aime particulièrement le casque céramique qui explosera en autant de morceaux que la cervelle de celui qui la porte, en cas de choc.
L’humour est une qualité pour tout béninois qui se respecte.
Moins drôle l’info » par la bande » car ce qu’on nous montre d’Ebola, vu d’ici est d’autant plus terrifiant que nul ne parait à l’abri de l’épidémie, y compris les médecins et les soignants sur le terrain…
Une raison supplémentaire de ne pas laisser vos bébés à la tentation des gens à prodiguer des bisous.
C’est clair à partir de maintenant c’est interdiction formelle de les toucher ou de les bisouter pour les personnes non autorisées par nous.