Notre été béninois étant bien rempli, j’ai un retard certain dans mes comptes rendus… j’en étais à cette balade en pirogue qui a conclu notre après-midi du… jeudi 23 juillet (bientôt un mois de retard, donc) !
Après une longue approche à travers la brousse, en voiture « c’est l’aventure » (Louna^^), nous sommes arrivés à l’embarcadère. La pirogue nous a emmenés à fleur d’eau vraiment (et je ne parle pas seulement des jacinthes d’eau qui dérivaient par tapis entiers), en remontant le long des berges de la Sô. Le bord de la pirogue était vraiment à quelques centimètres de l’eau, limitant nos mouvements pour éviter trop de déséquilibre. Notre gaucherie à bord n’avait d’égale que l’aisance des habitants croisés durant la balade.
Nous avons appris que la jacinthe d’eau, malgré son caractère invasif (voici deux liens pour savoir pourquoi, un article du Monde et une vidéo dans laquelle vous pourrez apercevoir notre super pédiatre, le Dr Mouftaou, sous sa deuxième casquette de « Green Keeper » qui cherche à faire de cette calamité un atout de développement écologique et durable), est pour les habitants des berges un indicateur important de l’arrivée de la crue qu’ils se doivent d’anticiper. L’habitat comporte d’ailleurs une pièce « hors d’eau » plus haute que la pièce habituelle quand la rivière est basse, qui sert de repli.
Lieu de vie animé, la rivière est non seulement un moyen de déplacement, mais son eau sert à tout : toilette(s), lessive, poubelle… ceci cassant un peu le charme du paysage pourtant agréable.
Nous avons néanmoins apprécié l’aspect apaisant de cette promenade qui nous a permis d’observer de nombreux oiseaux, notamment des martins-pêcheurs, martins-chasseurs aux ailes turquoise et bec rouge, alcyons-pie (une autre espèce de martin-pêcheur tachetée de noir et blanc) et tisserins dont les nids suspendus en forme de boules sont présents par dizaines sur certains arbres (ce qui n’est pas forcément du goût de tout le monde à cause de leurs vacarme et peut-être leurs déjections).
Après avoir remonté la rivière jusqu’au lieu du marché, d’où partent pour Cotonou de nombreuses productions locales, nous avons fait demi-tour et avons regagné notre point de départ non sans avoir tenté un arrêt « architecture » dans un village où notre petite troupe a été un fort centre de curiosité amusée pour les enfants du cru (et même certain adultes), mais en cette après-midi finissante, les nôtres, d’enfants, commençaient à être bien trop fatigués (il y avait eu la route depuis Cotonou et la visite précédente) pour apprécier la rencontre, et le décalage culturel était sans doute un peu abrupt, quoiqu’il me semble nécessaire et intéressant, même à six ans et demi, de prendre conscience de la réalité pour un grand nombre des habitants du pays où nous vivons.
Notre dernière vision en repartant pour la rive opposée a été plutôt incongrue, même si c’est sûrement une réalité quotidienne aussi pour les locaux : une moto sur une pirogue, preuve supplémentaire que tout se transporte sur tout. ^^
Nos dernières excursions bientôt… ;)
Eyi zaandè !