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Je reviens d’un concert comme je n’en avais plus entendu depuis… au moins… hum, longtemps : Les Ogres de Barback étaient sur scène à l’Institut Français ce vendredi pour y jouer leur spectacle d’anniversaire de leurs 20 ans (+2 !) monté en compagnie de l’excellentissime fanfare béninoise Eyo’nle ! (« Réjouissons-nous » en yoruba)

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« A force de se croiser sur différents festivals, les Ogres de Barback et la fanfare Eyo’nlé ont commencé à échanger, à rêver ensemble. Après leur venue au Bénin, les Ogres ont proposé à Eyo’nlé de les accompagner pendant la tournée de leur 20 ans. C’est suite à l’expérience magique de la scène ensemble que l’idée d’une collaboration approfondie a émergé : créer un répertoire commun, nourri des rythmes propres à chacune des formations !  » (source : IFB )

Si les premiers ne sont pas une découverte pour moi (je me souviens avec émotion les avoir vus en concert au Cirque en dur d’Amiens à leurs tout débuts, alors que j’étais moi-même une jeune étudiante – mon  Dieu mais est-ce possible ?comme le temps passe vite !), les seconds (comprenant aussi  une fratrie) sont en revanche une vraie révélation en ce qui me concerne ! Quelle pêche, quel son chatoyant, quelle précision, quelle générosité dans le jeu ! Tout cela allié à l’énergie enflammée que les 4 frères et soeurs n’ont pas laissée s’éteindre au fil des années, à des reprises de leurs plus anciens succès réorchestrés (comme « La femme du guerrier » dont le texte me donne toujours des frissons) et de quelques chansons arrangées à la « sauce Ogres » de sources d’inspiration de référence dans la chanson française (Brassens, Pierre Perret ou Renaud) (parmi leurs autres influences aussi diverses que variées), mais surtout à une vraie rencontre de deux répertoires musicaux qui se mêlent intimement pour donner tout son sens au terme de « métissage » culturel si souvent galvaudé.

Jouer à Cotonou, même dans une telle configuration, n’est pas si simple, le public n’est pas forcément acquis d’avance, même parmi les yovos, et pourtant, à la fin du concert, toute réserve naturelle surmontée (à commencer par la mienne), tout le public finit debout, galvanisé et réjoui ! Paris gagnant donc ! Et dire que j’avais failli renoncer à y aller, quelle erreur et quels regrets c’eût été ! Et tout ça pour la modique somme de …? 6 euros (parce que je ne suis pas adhérente cette année, honte à moi !). La vie est belle.

Je vous invite vraiment de tout cœur à aller écouter les quelques morceaux du double album des 20 ans (CD1) en libre accès sur le site officiel des Ogres, de même que les titres disponibles à l’écoute sur le site d’Eyo’nle Brass Band (par exemple leur version du « Poinçonneur des Lilas » !), et vous saurez quoi m’offrir  pour mon anniversaire (ceci est un message non subliminal) ! ;)

Eyi zaandè !

 

Vu, mais aussi et surtout entendu la semaine dernière au théâtre de verdure de l’IFB, un monument de la musique béninoise, le Tout-Puissant Orchestre Poly-Rythmo.

Après plus de 40 ans d’existence, ils sont un peu les Rolling Stones béninois, version funk/soul/afrobeat vaudou, toujours pleins d’énergie et d’élégance. Le décès récent de leur chef d’orchestre, à la mémoire duquel une courte minute de silence a été observée, et quelques recrues plus jeunes, n’ont pas entamé la classe et la popularité d’un groupe légendaire, il suffisait d’entendre le public béninois reprendre en choeur les succès historiques du groupe et de voir des spectateurs monter sur scène pour manifester leur enthousiasme et leur admiration en collant sur le front en sueur des 9 musiciens des billets de 1 000Fcfa et plus, comme il est de coutume ici pour encourager les artistes dans leur performance.  J’ai été vraiment séduite par leur répertoire et par les 7 nouveaux titres de leur dernier album « Cotonou Club » à paraître très prochainement en France (je le veux !), dont ils nous ont régalés pendant plus de 2h, sans parler des pas de danse, même si rester sur ma chaise en plastique est devenu un peu fatiguant sur la fin.

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Mon prochain objectif : le concert-hommage à Gnonnas Pedro, un autre grand chanteur béninois (hélas décédé).

A mon retour en France à Noël, j’espère pouvoir encore voir (même si j’en doute un peu fort), Le Dernier des Injustes de Claude Lanzmann, qui sort le 13 novembre.

En attendant, je profite de mes derniers jours de vacances avant ma dernière ligne droite… ça va être chaud, et pas seulement à cause du climat. ^^

Eyi zaandè !