Depuis 3 ans, j’éprouvais des difficultés pour lire : concentration, performance, temps…alors que je craignais de ne plus pouvoir retrouver ma capacité de lecture « d’avant », avoir tenu, cette année, la liste de tout ce que j’ai finalement lu m’a rassurée. :) Je me la remets donc ici pour mémoire.
Je ne suis pas arrivée au bout de certains titres, mais relativement peu. Je me congratule donc pour cette bonne surprise : me voici revenue en terre de lettres.
Bilan d’une année scolaire de lectures… de septembre à début juin. Vive le CDI ! En gras sont signalées mes lectures les plus marquantes.
En B.D.:
– Ce n’est pas toi que j’attendais, de Fabien Toulmé, sur la venue au monde d’un enfant touché par une trisomie 21 non détectée pendant la grossesse ni à sa naissance, très touchant
– Un océan d’amour, de Wilfrid Lupano et Grégory Panaccione, bd muette hilarante nous faisant voyager de la Bretagne à l’Amérique et retour
– Au revoir là-haut, de Pierre Lemaître et Christian De Metter, qui m’a donné envie de lire le roman (prix Goncourt 2013) dont elle était adaptée
– Varto, de Gorune Aprikian et Stéphane Torossian, sur le génocide arménien fui par deux enfants
– Catharsis, de Luz une tentative pour exorciser l’attentat de Charlie Hebdo
– Mots rumeurs, mots cutter, de Charlotte Bousquet et Stéphanie Rubini, dont je me suis demandée si je n’allais pas l’utiliser en heure de vie de classe avec mes 5e
– Vingt mois avant, d’Alain Ayroles et Jean-Luc Masbou, le 1er tome du prequel de la cultissime série De cape et de crocs
– Zaï zaï zaï, de Fabcaro, d’un burlesque complètement délirant mais tellement bien vu sur les dérives d’une société de plus en plus suspicieuse et intolérante
– La Dame de Damas et Le printemps des Arabes, de Jean-Pierre Filiu (spécialiste du Moyen-Orient) et Cyrille Pomès (pas fini le second titre par manque de temps de cerveau disponible)
– Berlin La ville divisée, histoires contemporaines, de Susanne Buddenberg et Thomas Henseler, qui fait revivre le temps d’avant la chute du mur et des passages risqués de l’est à l’ouest
– Les carnets de Cerise (tomes 1,2,3), d’Aurélie Neyret et Joris Chamblain, une bien sympathique bd à destination des collégiens
– Pico Bogue (tomes 1 et 2), de Dominique Roques et Alexis Dormal, entre profondeur existentielle et dérision, qui m’a donné envie de lire les 7 tomes suivants ^^
– Couleur de peau : miel, de Jung, une trilogie sur l’adoption en Belgique d’un enfant coréen hanté par le souvenir fantasmé de sa mère, dont j’aimerais bien aussi voir le documentaire/film d’animation
– Reportages, de Joe Sacco, auteur de BD et journaliste, une manière intéressante de traiter l’actualité, mais pas fini par manque de motivation et d’énergie
– Journal d’Anne Franck (L’Annexe : notes du journal du 12 juin 1942 au 1er août 1944), de Nadji et Antoine Ozanam, une adaptation plutôt très fidèle
– Give peace a chance (Londres 1963-75), de Marcelino Truong, pas fini mais je pense qu’il aurait fallu que je commence par lire, du même, Une si jolie petite guerre (Saïgon 1961-1963)
– En silence, d’Audrey Spiry, avec un magnifique et très original graphisme (merci Coco pour le cadeau !)
– Les esclaves oubliés de Tromelin, de Sylvain Savoia carnet de voyage rendant compte d’une expédition archéologique sur les traces d’un navire négrier naufragé qui abandonna sa « cargaison » sur un îlot perdu au beau milieu de l’océan indien
– Pas de visa pour Aïda, de Nadège Guilloud-Bazin, dont j’ai aimé les couleurs et les dessins mais dont j’ai trouvé très confuse la narration de ce refus de visa à une professeure de français sénégalaise
– et d’autres, juste feuilletée vite fait en passant…
En littérature générale:
– Le passeur, de Lois Lowry, un grand classique de la dystopie qui ne vieillit pas, parfait pour les 3e
– Chocolat, la véritable histoire d’un homme sans nom, de Gérard Noiriel, un livre touffu entre biographie romancée et fiction d’historien, sur le fameux clown noir bien connu du public parisien de la fin du XIXe siècle (j’aimerais d’ailleurs voir le film qui s’en est inspiré), dont je n’ai pu venir à bout
– Autour de ton cou, nouvelles de Chimamanda Ngozi Adichie (Nigéria) aimé +++ et qui m’a donné envie de lire un jour son gros roman Americanah
– Le Bonheur, comme l’eau, nouvelles de Chinelo Okparanta (Nigéria)
– Une saison blanche et sèche, d’André Brink (Afrique du sud), qui fait froid dans le dos (abandonné par manque de temps mais dont j’aimerais voir l’adaptation au cinéma)
– Le pire concert de l’histoire du rock, de Manu Causse, un roman pour ado très sympa et vite lu
– Le tour du monde en 72 jours, de Nellie Bly (plus forte que Philéas Fogg !) qui m’a fait découvrir à ma grande surprise que la réalité dépassa la fiction en 1889
– Des souris et des hommes, de John Steinbeck, une relecture rapide et fort appréciée
– Biogée (quelques extraits en diagonale), de Michel Serres, pour les oraux blancs du bac, inclassable mais intéressant, encore à notre programme de 1ère l’an prochain
– Récits des marais rwandais, une trilogie de récits recueillis par Jean Hatzfeld sur le génocide de 1994 : Dans le nu de la vie, témoignages, en 2000, de rescapés tutsis qui m’ont marquée au-delà du dicible en m’obligeant à prendre acte que n’importe lequel d’entre les hommes peut, avec une bonne propagande, devenir du jour au lendemain un tueur de sang-froid, sans scrupules ni doutes pourvu qu’on l’assure de l’impunité; Une saison de machettes, récits en 2003 du génocide appréhendé du point de vue des tueurs hutus, désolant; La stratégie des antilopes, sur une tentative politique (impossible) de réconciliation des victimes et des bourreaux lorsque ceux-ci commencèrent à sortir de prison, en 2007
– Arthur Rimbaud, le voleur de feu, de Sarah Cohen Scali, qui m’a permis de changer (en mieux, même si je n’ai pas tout aimé) mes préjugés sur ce roman qui est une première approche de l’univers et de la biographie du jeune poète prodige de la fin du XIXe siècle
– La mort du roi Tsongor, de Laurent Gaudé, relecture partielle et frustrante car inachevée par manque de temps
– L’homme qui plantait des arbres de Jean Giono, adapté en 2002 en un très beau court métrage d’animation canadien
– Au revoir là-haut, 600 pages, donc, sur l’après-guerre de 1914-18 et l’arnaque la plus folle de deux poilus laissés pour compte, de loin préféré à son adaptation en bd
– Le bizarre incident du chien pendant la nuit, de Mark Haddon, super
– Indignez-vous de Stéphane Hessel, enfin lu après des années à traîner dans ma pile de lectures
– Le vieux qui lisait des romans d’amour, de Luis Sepulveda, lui aussi sur ma pile à lire depuis looongtemps.
– Si c’est un homme, de Primo Levi, sur lequel tout a déjà été dit et écrit, lecture malheureusement interrompue à cause des contraintes de fin d’année, mais qui m’a redonné envie d’aller chercher dans les bacs du CDI la BD de Pietro ScarneraUne étoile tranquille, portrait sentimental de Primo Levi que j’avais feuilletée rapidement
Et bien sûr je ne parle pas de la littérature de jeunesse version 3 ans, qui est mon quotidien. ^^ Malgré tout, gros regret de n’avoir pu suivre jusqu’au bout, par manque de temps à y consacrer, le passionnant MOOC « Il était une fois la littérature jeunesse », auquel je m’étais inscrite en février sur la plateforme Fun Mooc.
Regret aussi de ne pas (encore) avoir trouvé le bon moment pour m’atteler à la lecture de deux gros romans: Le Chardonneret de Donna Tartt, et Les corrections de Jonathan Frantzen, dont je ne doute pourtant pas un instant de l’intérêt (Hélène si tu passes par là, sache qu’ils ont pourtant toujours été tout près de moi… et qu’ils vont probablement me suivre dans l’avion). Pincement au cœur aussi, déjà, en sachant que les lectures de vacances, qui m’apparaissent toujours comme une oasis riche de promesses en tous genres, seront en (grande) partie à consacrer aux programmes, notamment celui de Première que je vais redécouvrir après 5 ans de pause et qu’il me faudra maîtriser sur le bout des doigts avant la rentrée…
Voici voilà ! Et vous, qu’avez-vous à me recommander ?
Eyi zaandè !