Ce week end, cap sur la vallée de l’Ouémé au nord de Porto-Novo, pour s’aérer un peu hors de Cotonou. Le but était de visiter les forêts de Kpinkonzoumè à Adjohoun, et de Gnanhouizoumè, près de Bonou. Attention, long billet en vue ! (toutes les photos sont cliquables comme d’hab)
Après une route presque sans péripéties (mais un détestable coup de stress quand même lorsque le moteur s’est arrêté, heureusement dans une ligne droite), nous faisons donc une première halte à Adjohoun avec presque une heure et demie de retard sur le programme prévu.
Les ouvriers qui récoltent le sable en plongeant sont payés 30 000 CFA par semaine (environ 45 euros). Je n’ai pas de photo mais ensuite femmes et enfants prennent le relais sur le rivage pour le transporter à la chaîne sur leur tête. Eux ne doivent pas être payés aussi « largement »… et il fait une chaleur terrible.
Nous traversons un bras de fleuve en pirogue et faisons un tour sous l’ombre de la forêt (dense !) de Kpinkonzoumè, où le moment fort est la découverte du repaire des chauve-souris, installées par (dizaines de ?)milliers au coeur du site. Le bruit de leurs envols fait penser au déferlement de vagues, et leur déploiement couvre le ciel au-dessus de nous. Malheureusement la photo ne rend pas cette impression car je n’ai pas réussi à capter le moment où les « grappes » de chauve-souris accrochées aux branches s’envolent toutes en même temps.
Après un bon repas et une pause au maquis « L’Avenir » de Bonou (très bonne adresse), nous suivons la piste direction Gnanhouizoumè. C’est l’occasion pour moi de tester pour la première fois ma voiture en « brousse », et malgré le coup de calcaire du matin elle s’en sort bien (et moi aussi au volant !)
Presque en bout de piste, nous laissons les voitures pour finir à pieds. Heureusement pour nous il souffle maintenant un petit vent bien agréable…
En période de crue, le fleuve monte jusqu’à inonder le village, mais en ce moment il est au plus bas.
La traversée jusqu’au village devait se faire en pirogue mais la décrue est trop importante: il faudra ôter les pantalons pour traverser à pieds en ayant au maximum de l’eau jusqu’à mi-cuisses. Cinq tortues yovos en slip, essayant de rester dignes, traversent donc l’Ouémé sous le regard amusé (mais bienveillant) des habitants (je vous épargne les photos).
Nous installons notre campement dans l’école, car il est déjà presque 18 h. Nous choisissons l’extérieur pour bénéficier des petits souffles d’air.
Nous sommes cuits et renonçons d’avance à l’idée de retourner jusqu’à Bonou (rivière, piste) pour manger le soir. Je zappe même le tour en forêt pour me reposer un peu, et me contente de la vue sur le fleuve ainsi que d’un bref tour de village en compagnie d’une petite troupe d’enfants qui m’emmènent saluer le chef.
A la nuit tombée, le maquis du midi nous livre le repas, chaud, sur place. Après une toilette bienfaisante et appréciée à sa juste valeur nous nous couchons vers 23h.
Mes courageux collègues et l’organisateur de la sortie se lèvent tous les 5 dès 6h45 pour repartir au point du jour visiter la forêt et y apercevoir (entre autres) les fameux singes à ventre rouge, mais après leur avoir fait coucou d’un oeil, je préfère profiter du calme alentour pour faire une grasse matinée. Je pourrai dormir somnoler au chant des oiseaux et au bêlement des chevrettes jusqu’à 9h !
Après mon lever, je remballe ma chambre, suivie avec intérêt par plusieurs paires d’yeux curieuses et sages, qui doivent bien être étonnées de l’usage que je fais de leur salle de classe…
Nous échangeons quelques mots, moi en fon et certains d’entre eux en français, et les photos nous amusent tous un moment.
Il est 10h, mes collègues reviennent d’une belle balade, nous déjeunons à l’ombre d’un manguier pendant que les villageois se rendent à la messe, et c’est au son des chants sortis de l’église que nous quitterons le village par la même voie et dans les mêmes conditions que la veille.
Nous retournons à la voiture heureux de notre petite escapade et de l’accueil si sympathique des villageois.
Aucun coup de soleil ni piqûre quelconque à déplorer pendant cette sortie, en revanche j’ai dû sévèrement manquer aux petites bestioles qui planquent chez moi, car hier soir, moustiques et moucherons furtifs m’ont préparé un tel comité d’accueil que ce matin mon corps n’est que démangeaisons (une vingtaine de piqûres au bas mot des chevilles aux coudes).
Eyi zaandè !
Merveilleuses photos qui nous font partager un peu de ton périple… Merci Nathalie pour ce carnet de voyage bien dépaysant…
Merci Claire, je dois dire que j’ai moi-même été un peu dépaysée par rapport à mes habitudes quotidiennes.
Je m’apprêtais à poster un commentaire mais je tombe sur celui de claire qui exprime, à peu de choses près, très exactement ce que j’aurais aimé y dire… Merci pour ce petit moment partagé avec toi. Quelle chance, profites-en bien de ces belles rencontres!J’adore les photos des enfants à travers le mur ajouré!
Would you add your bat photo as a citizen-science observation to the AfriBats project on iNaturalist?:
http://www.inaturalist.org/projects/afribats
AfriBats will use your observations to better understand bat distributions and help protect bats in Africa.
Please locate your picture on the map as precisely as possible to maximise the scientific value of your records.
Many thanks!